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Textes
réunis et notes établies par Colette
Percheminier
Directrice
Litteraire Colline Faure-Poirée
Credit
photographique Cyril Cohen
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Dix
années ont passées depuis la première
publication de la correspondance de Françoise Dolto.
Dix ans, le temps d'un deuil, le temps d'une enfance qui marquée
par la guerre qui la laisse "veuve" à huit
ans d'un parrain dont elle s'imaginait la petite "fienser",
la disparition brutale de sa soeur Jacqueline, la bien-aimée,
puis la naissance de Jacques, l'enfant de remplacement, qui
ne vient pas combler ce vide immense... De ce tumulte et de
la douleur naîtra pourtant la vocation de Françoise
Dolto : "Je serai medecin d'éducation"."
Aujourd'hui, et comme en exergue au deuxième tome que
nous publierons en 2005, je ressens la necessité de
donner à lire une nouvelle édition de ces lettres
où elle est déjà tout entière.
Et je ne peux m'empêcher de penser à l'une des
épitaphes "pour rire" qu'elle avait imaginées
: "Françoise Dolto, entrée désespérée,
sortie joyeuse".
Catherine
Dolto
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A
cinq ans, Françoise Marette, dite " Vava ", est
déjà une épistolière. Depuis Deauville
où elle passe ses vacances, elle reçoit des lettres
de sa famille auxquelles elle répond avec vivacité
et cocasserie. Jours tranquilles, très vite abscurcis par
la guerre qui emporte un de ses correspondants, l'oncle Pierre avec
qui elle se croit " fienser " et qui, en mourant, la laisse
" veuve de guerre " à huit ans. Plus tard, la mort
de Jacqueline, la sur aînée, plonge la mère
dans un deuil impossible qui la rend injuste avec son autre fille.
Les lettre se font alors l'écho du combat mené par
la jeune fille qui se cherche, s'oppose, se construit, rompant des
fiançailles convenues, s'accrochant à des études
de médecine " visées depuis l'enfance ",
entreprenant une analyse, et se retrouvant, comme elle l'écrit
à son père, le soutien de toujours, dans une longue
lettre qui fait le bilan d'une jeunesse, " pas du tout "fofolle",
pas du tout "aigrie", "pas putain", "pas
intellectuelle", pas laide non plus et pourtant pas mariée
(...), une femme qui te fait honneur tout autant qu'à ma
mère (...), femme à trente ans et prête à
donner ma vie comme on donne un cadeau ".
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