Le malentendu
créé autour de l'enseignement de Françoise
Dolto par sa médiatisation rend nécessaire de revenir
aux origines de sa vocation, à ses maîtres, à
ceux dont elle a tant appris, les enfants, et aux rapports entre
son travail clinique et sa théorie. Françoise Dolto
répond ici aux questions que soulèvent ses élaborations
(l'image inconsciente du corps, les castrations symboligènes,
la psychose infantile, le statut métaphysique du sujet,
etc.), mais aussi ses prises de position (l'enfant maltraité
confronté à ses tortionnaires, la Shoah). Ainsi
peut-on refaire le parcours d'une enfant compassionnelle devenue
une psychanalyste de renom, en passant par une femme avant tout
médecin mais intensément préoccupée
par la portée métapsychologique et éthique
de sa pratique freudienne. Aujourd'hui encore, les difficultés
qu'elle a rencontrées à l'écoute de l'inconscient
de ses patients, bébés, enfants et adultes, ne nous
apparaissent pas résolues mais les voies qu'elle ouvre
restent toujours subversives tant pour le grand public que pour
ses collègues psychanalystes.
Cet entretien peut-être lu comme une contribution à
une relecture attentive d'une oeuvre théorique et clinique
de la plus haute importance, qui reste à découvrir.